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Les Compagnies d'Ordonnance

5 juin 2005

La bataille de Tannenberg 1410

050605__9_1       Tannenberg – Grunwald 1410

1)      Le contexte :

Les Chevaliers Teutoniques vont s’installer en Prusse en 1226 à la demande de seigneurs polonais, désireux d’obtenir de l’aide face à leurs voisins païens, les Vieux Prussiens.

Les Teutoniques vont entreprendre la conquête de la Prusse et y établir, après de rudes campagnes, un puissant Etat où viendront s’établir de nombreux colons allemands.

Au fil du temps, leur ambition et leurs conquêtes leur feront perdre la sympathie des Polonais.

L’inimitié deviendra hostilité lorsque les Teutoniques s’empareront de Dantzig, la Pologne n’ayant aucun accès à la mer.

Les Teutoniques, en absorbant les Chevaliers Porte-Glaive, vont également acquérir des territoires dans la région balte.

Ils y mèneront une lutte incessante contre les païens Lituaniens.

Les Teutoniques continueront à étendre leur territoire et en conquérant la Samogitie, en 1404, ils réuniront leurs possessions baltes et prussiennes.

La situation change pourtant en 1386 lorsque Ladislas II Jagellon, grand-duc de Lituanie, épouse Edwige d’Anjou, reine de Pologne, après s’être converti au catholicisme.

Ladislas Jagellon est couronné roi de Pologne et laisse le gouvernement de la Lituanie, laquelle est alors très étendue et comprend de nombreuses terres russes, à son cousin Vytautas.

La constitution de cette alliance polono-lituanienne constitue une grave menace pour l’Ordre Teutonique.

Le conflit, envenimé par des désaccords commerciaux, devient inévitable, les Polono – Lituaniens appuyant les révoltes des Samogitiens.

2)      La bataille :

En 1410, l’armée polonaise, conduite par le roi Ladislas Jagellon, rejoint l’armée lituanienne, conduite par le grand-duc Vytautas.

Les armées réunies comprennent 39.000 hommes.

Les Polono – Lituaniens prennent l’initiative et envahissent la Prusse.

Le Grand Maître, Ulrich Von Jungingen, réunit l’armée teutonique pour les intercepter près des villages de Tannenberg et Grunwald, lesquels donneront respectivement leur nom à la bataille pour les Allemands et les Polonais.

Les effectifs teutoniques sont de 27.000 hommes, mieux équipés et entraînés que leurs adversaires.

La rencontre a lieu dans une large plaine, entourée de marais et de forêts.

Les Polonais se déploient à l’aile gauche et les Lituaniens à l’aile droite. Le centre est occupé par des mercenaires tchèques au service de la Pologne et un petit contingent de cavalerie russe (Smolensk) faisant partie de l’armée lituanienne,.

Le roi de Pologne est en retrait derrière la ligne polonaise, tandis que le Grand-Maître teutonique est à la tête de ses frères et chargera avec eux.

Le tir de quelques bombardes teutoniques, bien qu’inefficace, précipite la charge de la cavalerie lituanienne.

En réaction, les Chevaliers Teutoniques chargent les Polonais. Ceux-ci avancent à leur rencontre.

Après une heure de combat, les Lituaniens fuient, poursuivis par l’aile gauche teutonique.

Est toujours discutée la question de savoir si cette fuite était feinte, les Lituaniens appliquant une tactique de la steppe, ou s’il s’agissait d’une réelle déroute que les chefs ont réussi à endiguer par la suite.

La poursuite désorganise totalement l’aile gauche teutonique mais le Grand Maître amène toutes ses réserves afin d’attaquer le centre ennemi, auquel s’est rallié le contingent russe.

Un groupe de chevaliers s’enfonce dans les lignes polonaises et tente d’atteindre le roi, sachant que sa mort provoquerait la déroute des Polonais. Ils sont finalement repoussés par l’escorte royale.

L’aile droite et le centre teutoniques attaquent frontalement les Polonais tandis que les réserves, augmentées des éléments ralliés de l’aile gauche, s’en prennent à la droite de la ligne adverse (ancien centre des alliés).

Les Polonais résistent farouchement.

Les Lituaniens reviennent subitement sur le champ de bataille et chargent de flanc et par l’arrière la gauche ennemie.

Celle-ci est balayée par cette attaque soudaine.

Voyant cela, les Polonais repoussent les Teutoniques qui leur font face et les forcent à battre en retraite.

Le Grand Maître Ulrich Von Jungingen est tué durant ce combat.

La retraite teutonique devient alors  générale et se transforme en déroute.

De nombreux hauts dignitaires de l’Ordre Teutonique et l’élite de l’armée périssent durant la bataille.

C’est une victoire totale pour les Polono – Lituaniens et un désastre pour les Tutoniques.

3)      Les conséquences :

La puissance de l’Ordre Teutonique est brisée à Tannenberg. Il ne se remettra jamais des lourdes pertes subies, même si la résistance efficace de ses forteresses prussiennes empêche un effondrement immédiat.

La défaite amènera de nombreuses dissensions internes, attisées par les Polono – Lituaniens, de sorte qu’aucun rétablissement ne se produira.

En 1466, le Grand Maître de l’Ordre Teutonique doit céder une grande partie de ses territoires au Roi de Pologne et se reconnaître vassal pour les possessions qu’il conserve.

Cimentée par la victoire, l’Union de la Pologne et de la Lituanie va se développer et constituera la plus grande puissance de l’Est européen jusqu’au 17ème siècle.

Si les Teutoniques avaient vaincus à Tannenberg ; les Allemands auraient pu poursuivre leur colonisation à l’Est.

La défaite aurait entraîné la rupture de la fragile alliance polono – lituanienne.

L’avenir de toute l’Europe de l’Est, et partant de tout le continent, en aurait été changé.

Tannenberg – Grunwald est donc bien l’une des batailles décisives de l’histoire.

4)      Quelques lectures :

-         Henry BOGDAN, « Les chevaliers teutoniques » (Perrin)

-         Daniel BEAUVAIS, « Histoire de Pologne » (Hatier)

-         Osprey, Campaign 122, « Tannenberg 1410 »

-         A. WIECKOWSKI, “The Eagle and the Cross. The battle of Grunwald 1410” in Miniature Wargames décembre 1989, p 19 et svtes

-         Vae Victis n°56 “Der Deutche Ritter Order” et n°58 “Scénario Tannenberg 1410”

5)      Le jeu :

Il est basé sur le scénario “Tannenberg” du Vae Victis n°58 et les règles DBM 3.1.

La partie commence par une vigoureuse avance des deux ailes teutoniques, le Grand Maître et l’élite des chevaliers de l’Ordre restant en réserve au centre.

L’aile gauche polonaise réagit par une avance rapide au contact tandis qu’une partie du centre oblique vers la droite. La cavalerie lituanienne manœuvre afin de déborder les croisés allemands qui lui font face.

Un combat acharné débute à l’aile gauche et, en dépit  de leur avantage numérique, les Polonais ne parviennent pas à prendre l’ascendant sur leurs adversaires. Leur cavalerie ne soutient pas les chevaliers, étant gênée par le terrain boisé et par l’engagement du général polonais qui ne parvient pas à se défaire de la bannière qui lui fait face.

Au centre, le Grand Maître reste en attente tandis que le Roi de Pologne avance avec une partie de ses chevaliers.  La droite de ce corps polonais engage des archers teutoniques et finit par les détruire après un rude combat.

A droite, les Lituaniens continuent à manœuvrer, bien qu’ils n’aient guère d’espace. Ils sont cependant involontairement aidés par l’avance imperturbable des croisés allemands. Ceux-ci avancent droit devant eux sans se préoccuper de leurs flancs.

A gauche, les Teutoniques infligent de sérieuses pertes aux chevaliers polonais, toujours handicapés par l’absence de soutien de leur cavalerie.

Au centre, le Grand Maître finit par faire avancer son corps central au contact du corps commandé par le Roi de Pogne.

Mais, c’est trop tard. L’avance imprudente des croisés allemands a permis à la cavalerie lituanienne de multiplier les prises de flanc.

L’aile gauche teutonique, déjà affaiblie par la perte de ses archers, s’effondre.

La déroute se communique à l’ensemble de l’armée.

Les Teutoniques sont donc écrasés.

La partie est  conforme à la réalité historique. Ici aussi, les combats entre Polonais et Teutoniques ont été acharnés et indécis. Comme dans la véritable bataille, c’est l’action des Lituaniens et la destruction de l’aile gauche teutonique qui ont été décisives. Le Grand Maître n’est pas tué au combat (sa conduite déficiente de la bataille l’amènera à passer en jugement devant le chapitre de l’Ordre) mais l’élite des chevaliers teutoniques est restée si longtemps en réserve qu’elle n’a pas influencé le sort de la partie.

Le jeu a cependant été rapide alors que la véritable bataille avait été fort longue.

En conclusion, ce scénario est équilibré et intéressant. Il mériterait d’être rejoué.

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1 juin 2005

Ouverture

Bienvenue, nous nous proposons de vous présenter à intervalles réguliers nos activités.

Très prochainement nous commencerons avec un rapport de bataille sur Tannenberg 1410 avec la régle DBM

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